Mais qui est ce JN Spuart dont un recueil de poésies (77) -sans doute édité à compte d'auteur vu la qualité (médiocre) du graphisme et la reliure bricolée - traînait sur un étal parmi d'autres ouvrages désuets dans un vide-grenier que nous avons parcouru un jour pluvieux d'automne à Ezy-sur-Eure ? Et pourquoi me suis-je emparé de cet opuscule dont la couverture exprimait par des tâches multiples comme une indicible lassitude ? Son prix était fixé à 5€ ; j'en fis l'acquisition pour 3, sans imaginer quels petits trésors il pouvait receler. Je l'avais à peine feuilleté, mais l'idée même de découvrir une poésie, fut-elle banale voire mauvaise, m'intrigua. On ne produit pas 77 poèmes impunément devais-je alors me dire. Depuis, la production de ce JN Spuart né à La Ferté Saint Aubin en 1924 et mort à Livry-Gargan en 1968 - ainsi que précisé en caractères des anciennes machines à écrire à ruban sur une feuille volante glissée entre deux pages - m'accompagne au quotidien, et j'ai décidé d'enrichir Everybody Knows avec la présentation régulière des poèmes spuartiens.
Toute la vie (poème 23)
Sur la tête des bourgeons
Perle une nacre de lumière
Dont le soleil s'empare
Comme une conquête légitime
Incubateur de Printemps
Toute la vie réside là
Dressée en ce territoire extrême
Suspendue dans l'air loyal
Au risque de la blessure
Qu'une lame muette inventera
Dans une banale indifférence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire