Claude Simon, qui fut l'un des 14 Prix Nobel de littérature que la France a "produit" depuis l'origine de cet hommage planétaire (1901), a livré avec "L'Acacia" un de ces livres qui marquent puissamment (et définitivement) tout lecteur qui, par une démarche qui peut être difficilement explicable (mais irréfutablement personnelle, voire intime), parvient à se laisser envoûter par l'irrationnel de la phrase, le "magma" de mots qui roule comme ces pierres volcaniques encore brûlantes surgissant d'une gangue mouvante (fascinante et inquiétante), le flot des émotions qui jaillit d'une prose poétique dont la "terrible beauté" serait comparable à une toile réalisée à deux mains par Vermeer et Goya.
Ce n'est pas un livre "facile". Il peut être même rebutant. C'est un livre "qui se gagne" comme vous gagnez un défi. Encore un effort donc !
Extraits :
"...(il) resta longtemps à regarder les vagues jaunes, couleur de sable, se bousculant, s'écraser dans un assourdissant et vaste fracas. Elles arrivaient sans trêve du fond inépuisable de l'horizon où parfois on voyait aussi s'élever vers le ciel comme des geysers, des explosions liquides, montant l'une sur l'autre, échevelées, galopant comme des chevaux, dévalant leur propre pente, s'enroulant sur elles-mêmes, luttant de vitesse, s'écrasant, s'étalant pour finir en longues nappes baveuses que buvait le sable, pétillantes."
"...l'ensorcelante et vénale Circé se laissant peu à peu aller sur la banquette, de sorte qu'il pouvait voir maintenant s'élargir l'étroite bande de chair nue entre les pans du peignoir glissant à la façon d'un rideau de théâtre, l'ombre vert jade glissant en même temps, se rétractant, jusqu'à ce qu'(...) il ne restât plus au centre de la surface de chair polie que cette broussaille, cette touffe d'herbe sèche et de bronze, comme une végétation parasite, un buisson fauve où entre les cuisses maintenant écartées deux doigts aux ongles sanglants entrouvaient quelque chose comme une fleur pâle, ..."
Extraits :
"...(il) resta longtemps à regarder les vagues jaunes, couleur de sable, se bousculant, s'écraser dans un assourdissant et vaste fracas. Elles arrivaient sans trêve du fond inépuisable de l'horizon où parfois on voyait aussi s'élever vers le ciel comme des geysers, des explosions liquides, montant l'une sur l'autre, échevelées, galopant comme des chevaux, dévalant leur propre pente, s'enroulant sur elles-mêmes, luttant de vitesse, s'écrasant, s'étalant pour finir en longues nappes baveuses que buvait le sable, pétillantes."
"...l'ensorcelante et vénale Circé se laissant peu à peu aller sur la banquette, de sorte qu'il pouvait voir maintenant s'élargir l'étroite bande de chair nue entre les pans du peignoir glissant à la façon d'un rideau de théâtre, l'ombre vert jade glissant en même temps, se rétractant, jusqu'à ce qu'(...) il ne restât plus au centre de la surface de chair polie que cette broussaille, cette touffe d'herbe sèche et de bronze, comme une végétation parasite, un buisson fauve où entre les cuisses maintenant écartées deux doigts aux ongles sanglants entrouvaient quelque chose comme une fleur pâle, ..."
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