vendredi 30 avril 2010

Ile de Re


Et dire que c'était hier comme le chantait Montand, et que je ne vous aie même pas dit deux mots de l'Ile de Ré. Sérieusement attaquée par la tempête Xinthia de mars, l'Ile se remet avec courage et panse ses plaies (assez beau cliché, non ?) Les digues de bord de mer - les plus accessibles tout du moins - ont été remontées pour la plupart ; certaines avec des gabions, d'autres avec de la terre et des enrochements.

A de nombreux endroits, et en particulier dans la zone Nord de La Couarde et au Martray, les traces de la catastrophe sont encore bien visibles : marais embourbés, vignes désolées, routes affaissées, ... Le moulin à marée de Loix, que certains imbéciles ont inscrit sur la "liste noire", a du subir de plein fouet les vagues assassines, comme en témoigne le platelage de bois de la passerelle inférieure dont plusieurs lattes ont été arrachées.

Mais le petit port de La Flotte, noyé sauvagement en mars sous la monté des eaux, a retrouvé, aux premières heures de la journée, son calme, sa beauté modeste, et offre toujours son hospitalité au visiteur vélocipédiste occasionnel que je suis (un coin de terrasse, Le Monde, et un expresso accompagné d'un "Spéculos").

La lumière de l'île reste à nulle autre comparable ; spécialement, celle qui s'offre aux matinaux ; comme s'il y avait chez "Dame Nature" une sorte de pudeur magnifique à dévoiler ses charmes qu'à un nombre restreint d'amateurs de sensations douces ...

Premiere rose

Dans ce déferlement de catastrophes (tempête Xinthia, marée noire en Louisiane, effondrement de la Grèce, vacillement du Portugal et de l'Espagne, interrogations sur l'Europe, tremblements de terre a répétition, colère volcanique, ...), une lueur d'espoir : hier, première éclosion de rose dans mon jardin. Ronsard si tu nous entends....

dimanche 25 avril 2010

(libre) Revue de presse

Lu dans Le Monde date du samedi 24 avril ; en commençant, comme il se doit, par la fin :

- connaissez-vous les "hirjas" ? Il s'agit du nom donné à une communauté de transsexuels au Pakistan (300.000 ?); leurs ancêtres étaient employées comme eunuques, danseurs ou comédiens dans les cours princières musulmanes de l'ère moghole (1526-1857) ; aujourd'hui, elles sont considérées comme des parias et vivent de mendicité et surtout de prostitution, quand elles ne sont pas mutilées à l'acide par les intégristes ; quelques unes sont encore employées comme danseuses dans des mariages ; les agents immobiliers, qui ne sont jamais à court d'imagination, profitant d'une récente incitation gouvernementale à employer les hirjas, les utilisent maintenant en les envoyant au domicile des mauvais payeurs ; la tradition populaire leur prêtant le pouvoir de jeter des mauvais sorts, les débiteurs finissent par céder ! Les banquiers, toujours à l'affût des bonnes idées des agents immobiliers seraient intéressés à leur tour... Commentaires : où est mon aérosol anti-cafards ?
- "Fais pas le malin ou tu vas m'entendre", est la phrase de la semaine. Commentaire : "Dans le cul la balayette", devrait figurer prochainement au palmarès.

- Où j'apprends que les oiseaux sont des dinosaures, les seuls rescapés de la "crise KT" survenue il y a entre 40 et 85 millions d'années au cours de laquelle un volcan du centre de l'Inde a craché de la lave pendant 100.000 ans et une météorite de 50m de diamètre a frappé la Terre au Yucatan. Commentaire : on s'en tire pas mal avec notre volcan Islandais !
- Une interview d'un Biologiste et Immunologiste, professeur au Collège de France, Philippe Kourilsky, qui appelle à une réhabilitation de l'altruisme et fustige la définition de "l'homoeconomicus" : "Parfaitement rationnel, parfaitement informé et ne suit que son propre intérêt" ; Commentaire : altruisme, solidarité sont les deux mamelles de notre salut.
- Caroline Fourest nous révèle qu'Hassi Messaoud, ville pétrolifère, est également la ville des viols impunis ; aux cris "d'Allahou Akbar" des bandes d'hommes s'attaquent la nuit à des femmes seules venues là pour échapper à la malédiction patriarcale et tenter de gagner quelque argent pour faire vivre leurs enfants. Commentaire : rassurez-vous, on vit une époque formidable.
- La Chine clone des chèvres qui produisent plus de cachemire. Commentaire : à quand le clonage des tortues pour mes montures de lunettes en écaille ?
- Einstein avait un ami - un "adjuvant" - l'ingénieur et physicien suisse Michele Besson ; le 1er était l'aigle et le second le moineau ; où on apprend que c'est grâce à l'échec des travaux menés ensemble sur l'anomalie de l'orbite de Mercure qu'Einstein parvint 2 ans plus tard, avec un outil mathématique complexe, à vérifier ces hypothèses concernant la relativité générale. Commentaire (cf l'article) : Ou comment, parfois, l'aigle ne peut voler sans le moineau
- Un dénommé Louis Bacon, qu'on imaginerait plus revendeur de jambon de pays, est en fait le N°1 au hit-parade des managers de "hedge funds" ; il "pèserait" 1,271 milliards d'euros. Commentaire : on est rassuré pour les patrons de hedge funds qui réintègrent le palmarès des Anglais les plus riches !
- Déplacement de Mr S. en Savoie : on apprend qu'un gueuleton y a été concocté par Guy Martin, le chef du Grand Véfour, venu spécialement depuis Paris avec 20 cuisiniers pour servir des "écrevisses de nos lacs dans une fine gelée de carottes au carvi, penne et eau de tomate", ainsi que "des palets au chocolat noir et framboises, infusion de liqueur de plantes et de génépi" ! Commentaire : de quoi faire le malin !
- Enfin, que du banal : "un nouvel évêque irlandais impliqué dans un scandale de pédophilie perd son poste" ; il fait son mea cul pa : "j'aurais du remettre en cause la culture dominante..." Commentaire : un évêque qui a trop écouté Léo Ferré ("la culture, elle est dans mon froc !")

jeudi 22 avril 2010

Dictionnaire des idées perçues


A tous les amateurs de cette série qui commençait, selon certain(e)s, à contaminer un peu trop fortement le présent blog, je donne rendez-vous sur un blog que je viens de créer exprès pour vous, avec que du Pergame-Flaubert pur jus.
Il suffit de cliquer sur le titre du présent message.

lundi 19 avril 2010

Les naufragés du "fol espoir"


C'est d'abord un lieu au charme insolite, avec des accès empierrés de lourds pavés lisses qui contournent des bâtiments utilitaires d'un autre siècle affichant la franchise des anciens lieux de labeur ouvrier : la Cartoucherie dans le bois de Vincennes.
De ces halles industrielles, dont on imagine la vocation originelle - fabrication de cartouches -, aujourd'hui reconverties à des activités plus pacifiques, se dégage une ambiance particulière : celle d'une communauté d'artistes qui vous accueille simplement, comme on peut accueillir des amis qui viennent de loin pour partager un moment de fête.


La première salle est grande, meublée de tables circulaires. Au mur sont installées des reproductions d'affiches anciennes ; sur celui du fond, une immense fresque représentant l'extrême sud du continent américain, rehaussée de quelques inserts figurant un naufrage ou une scène particulière de la pièce à venir. Des luminaires aux allures indiennes semblent méditer dans l'espace. Des bougies allumées paradent sur des bougeoirs dégoulinant de cire.

Nous sommes au 19ème siècle. Ce qui est attesté par ces jeunes gens en habits de scène qui s'activent au service d'une pitance végétarienne ; laquelle connait un franc succès auprès d'un public, plutôt baba, et qui parait totalement acquis. Ces serveurs de l'avant spectacle sont les artistes que le public découvrira un peu plus tard.

La salle du théâtre comporte des gradins équipés de bancs en bois timidement confortables.
Le spectacle de la compagnie d'Ariane Mnouchkine vous entraine à l'aube de la Grande Guerre, dans le studio improvisé d'un réalisateur passionnément engagé dans la défense des opprimés - émigrés, indiens ou travailleurs prolétaires - et la dénonciation de toutes les oppressions. Il y tourne avec des moyens de fortune, les aventures des naufragés du navire "le fol espoir", inspirées d'un livre de Jules Verne.

Utopie, humour, amour, dénonciations de la cupidité humaine, de l'obsession de la richesse, du colonialisme, des missions religieuses, ... c'est un plaisir qui dure près de 4H00.
Bien sûr, les fesses et les jambes râlent par moment, mais les belles choses ne doivent-elles pas se mériter un peu ?

dimanche 11 avril 2010

Bouvard et Pécuchet



Qui sont véritablement Bouvard et Pécuchet ? Ne sont-ils que les héros stupides d'un recueil encyclopédique de la bêtise humaine ? Leurs personnages peuvent-ils être transposables à notre époque ?
Bouvard et Pécuchet sont des individus, certes imbéciles par moment, mais curieux et volontaires, capables d'adopter des jugements de tolérance et même un regard distant sur les attitudes inconsistantes de leurs contemporains.
Il y a d'ailleurs une progression dans le roman de Flaubert : totalement naïfs et ridiculement stupides au début du récit, ballottés par leurs échecs successifs, les deux compères sont plus à l'aise dans les derniers chapitres, où on les voit fréquemment tenir des propos sensés et à rebours des idées reçues.
Que dit Flaubert ?
- que l'accumulation de savoir et de connaissances est un peu vaine car la vérité n'existe pas ; il y a autant de thèses justifiant une théorie que de thèses opposées
- que la crédulité et la bêtise des hommes sont sans limite et, finalement, que ce sont elles qui dirigent l'Histoire
Bouvard et Pécuchet est un roman sur le doute ; mais, le doute plutôt négatif, pas celui qui permet d'éviter l'aveuglement. Il est, en ce sens, assez désespérant car il pourrait laisser penser que le savoir et la connaissance ne servent à rien. Or, ce qui aboutit à l'échec, c'est autant l'absence d'analyse et de réflexion des compères que leur manque de "hauteur", leur absence de relativisme (il ne s'agit que de "copistes"). Flaubert qui nourrissait une haine envers la bêtise de ses contemporains a poussé à l'extrême la caricature.
Les échecs successifs et inéluctables résonnent un peu comme une sorte de "Fin de l'histoire". Tout a été tenté, et tout en final est échec.

Les personnages ont un côté plutôt sympathique. Leurs prises de position assez "iconoclastiques", et le degré supérieur de bêtise ou de compromission des gens qui les entourent, les rendent en définitif intéressants. Ce sont des passionnés, et donc, forcément déçus s'ils ne parviennent pas à s'interroger sur leur passion, à lui donner une raison supplémentaire d'exister en dehors de la seule connaissance.
Bouvard et Pécuchet seraient aujourd'hui "scotchés" à internet, "surfant" sur la toile d'un site à un autre, découvrant que pour une idée il y a autant d'avis différents voire opposés. La déception serait au bout de leurs recherches compulsives.
L'illusion des 2 copistes de pouvoir réaliser tout ce qu'ils désirent à partir de la consultation de livres ou de traités, est à rapprocher de l'illusion caractéristique que la société de consommation donne au pioupiou naïf moyen : tout est possible, tout est accessible ; et surtout, c'est grâce à la consommation que vous existerez, et sans effort ! Internet y participe (exemple) : un texte en langue étrangère peut être traduit quasi automatiquement par des logiciels disponibles sur Google. Mais ça ne fait pas de l'élève une personne qui maîtrise la langue étrangère !

Bouvart et Pécuchet qui sont de simples copistes avant de prendre la décision d'une nouvelle vie, ont le sentiment d'exister par le seul truchement de l'accession au savoir et des tentatives de concrétisation des théories livresques.
Ce qui me conduit à penser que nous avons tous un peu de Bouvard et Pécuchet en nous, condition peut-être sine qua non pour tenter de nous rassurer que nous existons.

Il est à noter que Flaubert épargne les Mathématiques. Pourquoi ? C'est un autre débat.

jeudi 8 avril 2010

Un temps impudique

Une probable déficience auditive due à un âge qui n'en finit plus de vieillir m'a fait étrangement interpréter les propos d'un commentateur radio évoquant la météo à venir, "le temps sera à la pluie", par "le temps sera impudique" !
Rebondissant sur mes faiblesses physiques comme le nageur au fond de la piscine, je m'interrogeai sans prétention en mon fort intérieur sur ce que pouvaient être les représentations d'un "temps impudique". Je livre à vos orbites cruelles le fond de mes pensées (et non celui de la piscine).
J'ai immédiatement pensé au vent malin qui peut soulever les jupes. J'entrevoyais le Pont Mirabeau bien sûr.
Je me suis dit qu'un temps impudique ne pouvait être que clair, transparent, car il n'avait rien à cacher. Exit donc la bruine ou le crachin. Mais un temps de chien (ceux qui crottent sur les trottoirs sous le regard oblique de leur maître) ne pouvait-il être considéré comme impudique ? Comme c'est compliqué !
Je l'admettais démonstratif, bruyant, voulant à tout prix se faire remarquer. Un temps impudique est un temps "bling-bling", forcément.
Notre temps, celui que nous partageons actuellement avec des hordes d'inconnus, des foules d'anonymes qui n'ont rien trouvé de mieux que de s'imposer, sans invitation, avec nous, dans Notre époque, n'est-il pas résolument impudique ? (me dis-je in fine)
Pour exister, il faut paraître. Dans "paraître", il y a parure. Et dans "parure", il y a "pa" et "rure" ; c'est vous dire !

lundi 5 avril 2010

Une hirondelle qui fait le printemps


10H49, aujourd'hui, vue la première hirondelle de l'année qui est venue effectuer de la voltige aérienne devant ma voiture. Petit plastron blanc impeccable et redingote noire parfaitement ajustée. Elle est venue d'un imperceptible battement d'ailes à quelques mètres du danger - une masse métallique mobile lancée à près de 90 km/h sur une route départementale - un clin d'œil et un claquement de talons, et elle a disparu. Si je vous dis que c'est à ce moment précis que le soleil s'est mis à briller, ne me croyez pas : le printemps avait pris, des l'aube, ses quartiers impatients.

jeudi 1 avril 2010

Autisme pretentieux

Dans la vie professionnelle, il y a quelques occasions de se desoler sur les ravages que peut provoquer l'autisme pretentieux ; lequel peut-etre defini comme une affection rependue chez les sots qui se croient bien superieurs a tous leurs congeneres (meme les moins sots !) et contre laquelle il n'existe aucune mesure prophilactique ; l'eradication violente et sans merci semble constituer le seul recours approprie.
Jadis on disait : "mort aux cons !"
Ou est mon bazooka ?

On a les amis qu'on peut !

http://architecturedesignweb.blogspot.com/2009/12/rudy-ricciottiis-catholique-architect.html

Léonard Cohen achète une maison en Dordogne


Vu sur le Forum de Cohen il y a déjà quelques jours.
Saint-Privat-des-Prés est un petit village de Dordogne traversé par une rivière, la Dronne. C'est là que Cohen a décidé d'acheter une maison assez modeste ; en fait un ancien moulin qui se trouve situer sur une une petite île. Peut-être le souvenir d'Hydra, cette ile grecque sur laquelle il vivait plusieurs mois de l'année dans les années 70 ?
C'est assez extraordinaire car c'est à quelques kilomètres de la maison de mes parents ! Je vois parfaitement bien où est cette maison ! Je crois même y être allé.
Mais dois-je le dire sur mon blog ? Trop tard !