jeudi 27 août 2009

L'oeil aiguisé du vacancier (Chapitre 4)

Toujours à Francfort, dans un Centre commercial.
"Ecce homo" ou "La vie de l'homme" ou "On vit une époque formidable" ou ... à vous !

L'oeil aiguisé du vacancier (chapitre 3)

"Flower power". Hommage d'une marchande de fruits et légumes du marché de Francfort ; au choix :
- 40ème anniversaire de Woodstock ?
- clin d'oeil à Andy Warrol ?

mardi 25 août 2009

L'oeil aiguisé du vacancier (Chapitre 2)


Ce n'est pas parce qu'on est en vacances qu'on n'est plus sensible à la poésie ! Ce poème, court et délicat, figure à l'entrée d'un marais salant, sur un petit chemin en marge de la piste cyclable, entre le Martrais et Ars (à vos GPS !).
Au-delà (ou en deçà, on ne sait plus depuis que Le Clézio est Prix Nobel) de la fulgurance poétique qui sublime ce modeste panneau de bois de contreplaqué (il y a un décalage énorme et fascinant entre la force du message et la simplicité du support), la problématique grammaticale jaillit littéralement de l'oeuvre : voyez cette mise en perspective de l'impératif final qui est amené après 2 infinitifs d'une violence irréfutable* ; observez le jeu de la faute d'orthographe au verbe "foutre" qui en révèle toute l'iconoclastie.
Admirez enfin l'ironie subversive de la politesse finale qui parachève cette altercation muette et qui claque véritablement comme un 11ème commandement sur une table de la loi d'une modernité absolue.
Et quoi dire de ce point d'exclamation qui s'invite au bal balayant d'un trait et d'un point toutes les conventions ?
Et ce contraste entre l'ultra-noir des signes typographiques et le blanc absolu du support ?
Je prétends que nous tenons là une oeuvre préfiguratrice d'un mouvement artistique majeur qui va marquer de son empreinte organique ce 21ème siècle.
Mouvement que j'ai déjà eu l'occasion de repérer dans les toilettes du Lieu Unique à Nantes (Cf photo ci-dessous).

* les agrégés de Lettres Modernes me corrigeront éventuellement

lundi 17 août 2009

L'oeil aiguisé du vacancier

J'entame cet article au titre alléchant par un hommage à la cité de Gland, modeste bourgade du département de l'Yonne, établie à quelques encablures de Tonnerre et à un jet de pierre de Cruzy-le-Chatel. "Pour aller à Gland, il faut le vouloir", disait un célèbre philosophe dont l'Histoire n'a retenu que cette phrase fameuse ; comme quoi, il est possible d'être exclu de la postérité bien qu'auteur d'une vérité irréfutable.

De Gland, il ne m'a été donné d'en apercevoir qu'une partie très limitée ; juste le bout...de la rue principale. En effet, nous sommes arrivés sur les lieux vers 14H00, le soleil dardait déjà sans complaisance ses rayons sur Gland qui paraissait tout replié sur lui-même, comme rabougri. Aucun glandu dans la rue ; pas même quelques vieux glandeurs. Me croirez-vous si je vous apprends que la spécialité de Gland est le moult ? Sélectionné et pressé uniquement à la main, le moult de Gland (ou "du Gland" comme on dit en patois local) exige une assez longue préparation et beaucoup d'attention. Jadis son élaboration était exclusivement réservée aux jeunes vierges de Gland. Les spécialistes prétendent que ce n'est qu'après plusieurs dizaines d'années que "Le Moult du Gland" (AOC) atteint son apogée ; et encore, certains millésimes ne parviennent jamais à maturité.
Gland est une ville d'avant-garde en terme culturel. Ci-dessous, vue d'une récente exposition sur le thème de la pesanteur.

Enfin, à l'occasion de la "Grande Glandouille" (il s'agit de la fête annuelle de Gland qui se déroule entre le 15 juillet et le 15 aout), il est possible d'assister à l'élection du "Gland de l'année". Cette compétition, dont le succès ne cesse de s'amplifier à chaque édition, peut s'enorgueillir de présenter un palmarès incomparable : hommes politiques, personnalités du show-bizz, traders, agents immobiliers, ... sont les professions les plus régulièrement honorées.
On peut voir ici une installation extraordinaire d'un artiste local présentée dans le cadre de la "Grande Glandouille" ; un artiste recommandé par Jacques Glan lui-même (à ne pas confondre avec Jacques Lang).
Je poursuis cette ballade estivale par une oeuvre d'art vraisemblablement conçue par l'un des fils naturels de Magritte. Il y est écrit "Je suis un goéland". Le lecteur aura saisi toute la subtilité de l'enchaînement avec l'article précédent.


La sculpture (env. 2,00 m x 1,50 m) est située au bord d'une piste cyclable. Depuis son installation, il a été dénombré plus d'une centaine de collisions entre usagers de la piste. L'artiste nous a fait la confidence - sous le sceau de l'anonymat - qu'il considérait son oeuvre et les traumatismes qu'elle entrainait comme une performance à part entière dont l'originalité consistait, au-delà de sa plasticité formelle, à mettre en scène, non pas l'auteur de la performance mais les voyeurs de sa performance.

De l'art, toujours de l'art ! Je poursuis avec une oeuvre très probablement crypto-suprématiste du siècle dernier.


"Nothing is written" a été conçue par un collectif dont l'une des particularités est de s'habiller en treillis, plutôt le week-end et de marcher dans les bois avec des fusils et des carabines.

Il n'y a pas que l'oeil du vacancier qui est aiguisé ; son goût également. Successivement sont exposées : un plat de VRAIES tomates (provenance : agriculteur bio de Dixmont 89).

et une andouillette homologuée 5A de chez Collin, charcutier à Chablis, qui s'apprête à nous faire le don de son corps brûlant et épicé (celui de l'andouillette, pas du charcutier !).

mardi 4 août 2009

"Changement à Bellegarde"


A question stratégique : Patrice Novarina est-il surtout : un architecte, un artiste, un hédoniste, un peintre, un dessinateur, ou un écrivain, ... ou encore un amateur d'andouille basque ?
Réponse biblique : Il est surtout "tout à la fois" et, cerise sur le gâteau : un homme extrêmement sympathique.
Son petit livre, "Changement à Bellegarde", est une promenade dans le cerveau de cet individu très recommandable, savoyard de coeur et parisien de ... (de raison ?), membre d'une illustre famille d'intellectuels et de constructeurs, et modeste malgré ce handicap (ah, moi qui vient du ruisseau !), homo sapiens qui ne sait - en aristocrate de la condition masculine - faire apparaître de femme au détour d'une page que belle et forcément séductrice, lynchien généreux qui offre à l'imagination du lecteur la liberté de poursuivre son réçit vers d'autres espaces interlopes, curieux invétéré des choses de la vie, de tous ces "détails" qui sont autant d'absolus, animiste poète (ça y est j'ai trouvé !) ...
Vous n'avez pas de "bonus" ? Lisez "Changement à Bellegarde" sur la plage, dans les cabinets, sur votre vélo, en haut du Mont-Blanc, au milieu de l'Atlantique, en dégustant un turbot grillé sur le port de Guétaria, à la Closerie, avant 50 ans ou après, avec une Rolex ou sans, et vous ne risquerez pas le malaise vagal , vous risquerez en revanche de "donner a votre esprit l'occasion d'exister" (comme disait le Maître MVDR), ce que nous ne saurions que vous recommander !...

lundi 3 août 2009

Nous sommes tous des berlinois ?

Comment qualifier Berlin : Ville de liberté, ville des libertés ? Silence dans les rues, dans la ville. Trottoirs très larges conçus pour y accueillir des terrasses et y dresser des tables et des chaises longues. Interdit d'interdir ? Culture classique (Vermeer, Holbein, Cranach, Bruegel, Canaletto, Rubens, Rembrandt, Rafael, Bellini, ...), architectures et squatts taggés. Parcs multiples pour barbecues plus ou moins improvisés. Espaces urbains libérés des carcans normatifs. Piercings, tatouages, bières et Wurtz à tous les étages !